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Au Guatemala, le social-démocrate Bernardo Arevalo investi nouveau président

Le social-démocrate Bernard Arevalo, élu en août sur la promesse de combattre la corruption, a été investi dans la nuit de dimanche 14 janvier à lundi 15 janvier nouveau président du Guatemala, après des mois d’incertitude et des tensions jusqu’à la dernière minute.
La cérémonie s’est tenue avec plus de neuf heures de retard en raison de longs débats menés au Parlement avant l’investiture, à laquelle ont assisté des dirigeants d’Amérique latine, des représentants de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis. Main gauche sur la Constitution et bras droit levé, M. Arevalo, 65 ans, a juré de servir le Guatemala sous les vivats de l’assistance, au théâtre national à Guatemala.
Bernardo Arevalo, a juré lundi de préserver les institutions de son pays de la « corruption » et de « l’impunité », dans son premier discours, après avoir prêté serment pour un mandat de quatre ans. « Nous ne permettrons pas que nos institutions se plient à nouveau à la corruption et à l’impunité », a-t-il déclaré après son investiture.
Le président américain, Joe Biden, l’a félicité dans un communiqué lundi, qualifiant son investiture de « témoignage de notre engagement commun en faveur de la démocratie et de la volonté du peuple ».
Les députés alliés du président sortant, Alejandro Giammattei, ont d’abord obtenu que les 23 députés du parti Semilla de M. Arevalo soient enregistrés comme indépendants, le parquet ayant suspendu temporairement Semilla pour des fraudes présumées lors de sa création en 2017. « Ils tentent de violer la démocratie avec des broutilles et des abus de pouvoir », avait dénoncé M. Arevalo sur X, craignant de voir son investiture repoussée. « Les députés ont la responsabilité de respecter la volonté du peuple exprimée dans les urnes. Le peuple guatémaltèque et la communauté internationale nous observent », avait-il ajouté.
A l’extérieur du Parlement, des centaines de partisans de M. Arevalo ont forcé des barrages pour s’approcher du bâtiment, mais sans heurts avec la police, a constaté l’Agence France-Presse. Un communiqué commun des délégations des pays présents à l’investiture a même appelé « le Parlement à se conformer à son mandat constitutionnel pour remettre le pouvoir comme l’exige la Constitution ».
« Le peuple guatémaltèque a exprimé sa volonté démocratique lors d’élections justes, libres et transparentes, approuvées par la communauté internationale à travers ses missions d’observation électorale. Cette volonté doit être respectée », peut-on lire dans le texte signé par l’UE, l’Organisation des Etats américains (OEA) et plusieurs gouvernements latino-américains.
Au jeu des alliances, la nouvelle Assemblée installée a élu un membre de Semilla, Samuel Pérez, 31 ans, nouveau président du Parlement monocaméral. Une victoire éclatante pour le camp Arevalo.
Depuis sa victoire surprise, l’ex-diplomate et sociologue de 65 ans a fait face à de nombreux obstacles, dans ce pays qui figure au 150e rang sur 180 dans le classement de l’association anticorruption Transparency international. Le parquet a multiplié les recours judiciaires (annulation des élections, suspension de son parti politique, levée de son immunité d’élu), vertement dénoncés par les Etats-Unis, l’UE, l’ONU et ou l’OEA.
Bernardo Arevalo n’a cessé de dénoncer un « lent coup d’Etat » pour contrecarrer le résultat des urnes.

Le Monde avec AFP
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