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Harcèlement à l’école : l’enquête qui chiffre l’ampleur du phénomène deviendra annuelle

L’éducation nationale dispose désormais d’une vision chiffrée du harcèlement à l’école. Selon les résultats de l’enquête nationale publiée lundi 12 février et menée à partir des questionnaires remplis au mois de novembre 2023 par les élèves du CE2 à la terminale, 5 % des élèves du CE2 au CM2 en sont victimes, ainsi que 6 % des collégiens et 4 % des lycéens. Ramenés à un effectif de plus de douze millions d’élèves, ces pourcentages révèlent un phénomène important : en moyenne, plus d’un élève par classe est concerné. « C’est un véritable fléau qu’il nous faut absolument réguler », a déclaré la nouvelle ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, qui a consacré son premier déplacement à ce sujet.
Ces chiffres permettent de quantifier plus précisément un phénomène dont les autorités peinaient à établir l’ampleur. Ils diffèrent des précédents bilans puisque le service statistique du ministère estimait en 2015 que 5,8 % des élèves étaient victimes de harcèlement en France, dont 4 % en primaire, 12 % au collège et de 2 % à 3 % au lycée. En 2011, le Fonds des Nations unies pour l’enfance chiffrait plutôt la part de jeunes enfants victimes à plus de 10 %.
Les résultats dévoilés lundi sont, pour la première fois, issus d’une « grille d’autoévaluation » mise en place par l’actuel premier ministre, Gabriel Attal, lors de ses quelques mois Rue de Grenelle. Elle invitait les élèves à évaluer, de manière anonyme, s’ils s’estimaient « très souvent », « souvent », « parfois » ou « jamais » concernés par des situations spécifiques, comme le fait de manger seul, d’être l’objet de moqueries, d’avoir peur d’aller en classe, d’être impliqué dans des violences, d’être l’objet de messages insultants ou menaçants sur les réseaux sociaux… Les résultats témoignent d’ailleurs de la prégnance des violences en ligne dès le plus jeune âge, puisque près d’un écolier sur cinq dit avoir déjà reçu ce type de messages, dont 5 % « souvent » ou « très souvent ».
Au-delà des cas de harcèlement, l’enquête identifie une proportion importante de situations « à surveiller », entre la part d’élèves qui ne déclarent aucune atteinte et ceux qui en signalent plusieurs de manière récurrente. Ces élèves « à risque » représentent 19 % des enfants entre le CE2 et le CM2, 6 % des collégiens et 5 % des lycéens. A l’inverse, un peu moins de la moitié des écoliers, 70 % des collégiens et 75 % des lycéens ne font état d’aucune difficulté majeure ou répétée.
Parmi les élèves signalant le plus de situations problématiques, près 90 % disent avoir demandé de l’aide en primaire, mais seulement 69 % au collège et 62 % au lycée. Ces proportions sont cependant plus basses concernant les appels à l’aide adressés aux adultes : moins de six écoliers sur dix subissant un nombre important d’atteintes en réfèrent à un personnel de l’école, mois de 40 % des collégiens et à peine 30 % des lycéens, les adolescents se confiant davantage aux autres élèves.
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